En 1916, l'état-major militaire décide de construire des dirigeables et sélectionne plusieurs terrains pour ce faire. Le terrain d'Aubagne fut choisi pour les dirigeables souples, celui de Cuers le fut pour les rigides et les terrains furent acquis ou loués en 1917.
Le centre de dirigeables est armé en 1918. Le terrain situé à la limite des communes de Cuers et de Pierrefeu prend l'appelletion de Cuers-Pierrefeu à la demande de l'amiral DAVELUY, chef du projet, pour conserver de bonnes relations avec les deux municipalités.
En 1920, la France reçoit le Zeppelin type X LZ114 (matricule L-72) en dommage de guerre sous le nom de "Dixmude" (ville belge où se battirent des fusiliers-marins). Le Dixmude fait 226 m et 68 500 m3 et sera basé en extérieur à Cuers en août 1920 mais ne sera pas utilisé par manque de pièces détachées. Les deux hangars de 250 m seront terminés en 1921 et 1922 avec des ensembles de récupération d'anciens hangars démontés. Le Zeppelin type Y LZ121 Nordstern, rebaptisé "Méditerranée" arrive à Cuers le 28 juillet 1922, il fait 130 m et 22 500 m3. Le Dixmude reprends ses vols en août 1923. Après plusieurs vols vers l'Algérie, le Maroc ou la côte Atlantique, il s'écrase en mer au large de la Sicile le 21 décembre 1923 lors d'un retour d'Afrique par mauvaise météo. Un monument commémoratif du Dixmude à Cuers fut élevé en 1927.
En 1923, l'escadrille B302 de bombardement arme Cuers mais reste sans avions jusqu'en janvier 1925. Alors armée de Farman 65 Goliath, elle est rebaptisée 5B2 en février et quitte Cuers pour le Maroc en juillet 1925.
En 1927, après quelques rares vols, le Méditerranée est ferraillé. Son cône avant, longtemps utilisé comme tonnelle près de la piscine de la base est, depuis 1999, sous la garde du Musée Castel-Mauboussin de l'aérodrome civil de Cuers-Pierrefeu, il est prévu de le donner au musée Zeppelin de Friedriechshafen.
En 1927, l'appellation devient "Base d'Aéronautique Maritime de Cuers-Pierrefeu", elle changera pour "Aéronautique Navale" en 1937.
Quelques dirigeables souples, Zodiac Vedette françaises avant guerre ou Goodyear Blimp américains de recherche de mines à la libération, ont habité sporadiquement les hangars. Les hangars seront démolis entre 1978 et 1983.
Des ateliers d'entretien des moteurs et accessoires complètent l'activité créée par les nombreux avions s'entraînant en provenance de Hyères ou de Fréjus.
Entre 1926 et 1930, un Breguet XIV puis un FBA 17 furent affectés à la base. La grande piste est-ouest recouvre le ruisseau "La Houlette" vers 1927, une piste nord-sud est crée vers 1935.
De 1937 jusqu'à mi-1939, la base obtient son propre Potez 25 codé "CR.1".
La 3S2 (autogires LéO C30) est affectée à Cuers de fin 1938 à son départ le 22 février 1940.
Le 24 octobre 1939, le GAO 510 est basé à Cuers équipé de Potez 39 puis, au début 1940, de Potez 63-11 à son départ pour Grenoble-Saint-Geoirs.
D'avril 1937 à fin 1938, l'armée de l'air base à Cuers les Morane MS225 du GARALD puis ERC 564 (Spa 38).
Du 5 au 24 juin 1940, les Vought 156F de l'AB3 et les Bloch MB151 de l'AC3 sont basés en renfort à Cuers. Les italiens entrés en guerre début juin 1940 ont plusieurs fois attaqué la région en général et Cuers en particulier le 15 juin 1940 avec des Fiat BR20 et CR42. Le 24 juin 1940, une majorité d'avions est évacuée vers l'Afrique.
En 1942, les allemands occupent la zone libre et les italiens basent à Cuers leurs Caproni Ca313 et 314 des 122° et 127° esc. du 64° gr. jusqu'à l'armistice italien de septembre 1943 ainsi qu'une unité de reconditionnement de prises de guerre arrivée en janvier 1943, le NAR, Nucléo Aéronautico Récuperi, qui renverra des Potez 63-11 vers l'Italie.
L'escadrille d'entraînement au bombardement en piqué 101 est présente de février à juin 1943 avec ses Ju 87B "Stuka".
Les avions Fw 190A et Bf 109G de la 2° escadrille de reconnaissance rapprochée (2/NAGr 13, Nahaufklärungsgruppe) sont à Cuers de décembre 1943 à août 1944.
Cuers est libéré par les américains le 17 août 1944 et le terrain est alors codé "Y13". Les Spitfire Mk VIII du Sqn 451 australien (codes BQ) arrivent de Corse le 25 août avant de repartir vers l'Italie le 23 octobre 1944. Les américains ajoutent une autre grande piste est-ouest, celle qui sera plus tard bétonnée. Par la suite, quasiment tous les avions, allemands "francisés", anglais ou américains affectés à l'aéronautique navale seront de passage à Cuers, basés, en révisions ou de passage en entraînement.
L'escadrille de servitudes 3S est basée à Cuers entre 1946 et 1967 utilisant 23 types d'appareils dont des planeurs...
La 22S (PBY et Ju 52/3m) arrive en 1951, devient 12S en 1953 et repart.
La 14F (F4U-7) stationne entre 1963 et 1965.
A partir de juillet 1967, la base laisse la place à une atelier aux dénominations nombreuses et successives... Le hangar Atlantic date de 1971, celui des Etendard de 1976. La piste nord-sud a disparu, transformée en hangars au sud et en Drop Zone pour hélicos au nord.
En 1998, la gestion de la zone civile située au nord de la piste est confiée à l'Association de la Zone Civile de Cuers-Pierrefeu (AZCCP).
Avec la fin des entretiens des Super Etendard, les brins d'arrêt furent démontés en 2013.
A l'été 2017, le revêtement de la piste a été entièrement refait.